jeudi 4 octobre 2007

Le Régime Special des Cheminots n'est pas "indigne" !

Le programme Sarkozy, c'est la régression sociale pour tous : la remise en cause de la durée du travail, le flicage des chomeurs, des mesures pour faciliter les licenciements, des contrats de travail plus précaires, l'expulsion des immigrés après les avoir mis à la disposition des patrons qui les exploitent, le recours à l'assurance privée pour la dépendance, et bien sûr la remise en cause des régimes speciaux .

Ce qui est indigne, ce sont les 15 milliards d'€ de cadeaux fiscaux pour les plus riches et les profits records des entreprises. Ce qui est indigne, c'est de ne pas vouloir imposer une juste répartition des richesses pour permettre à tous de vivre dignement !

LE PROBLEME N'EST PAS LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION,
MAIS LA REPARTITION DES RICHESSES !

D'ici à 40 ans, le nombre de personnes de plus de 60 ans aura doublé. Et alors? C'etait déjà le cas au cours des 40 dernières années ! Ce n'est pas le rapport entre les actifs et les retraités qui compte, mais la part des richesses que l'on consacre aux retraites.

Produit intérieur Brut (PIB)

En 1960

En 2007

En 2040

Richesse produite en France (PIB)

750 Milliards d’ €

1500 Milliards d’€

3000 Milliards d’€

Part du PIB consacrée aux retraites

5%

12%

18%


Comme le montre le tableau, ce qui va se passer dans les 40 ans à venir correspond à ce qui s'est passé les 40 dernières années. Il n'y a donc pas de "choc démographique" Pour maintenir la retraite à 60 ans avec 37,5 années de cotisations pour tous, il faudrait, en 2040, consacrer 18% de la richesse nationale aux retraites. Même avec un actif pour un retraité, c'est tout à fait possible avec l'augmentation de la productivité !

En clair, il est exact qu'il y aura plus de bouches à entretenir, mais le gâteau sera plus gros ! En 2006, l'INSEE estimait que l'equilibre des retraites ne coûterait que 0,7% en plus du PIB d'ici 2020, soit quasiment rien !

  • Les métiers des Cheminots sont encore pénibles, même s'ils ne sont pas les seuls
Sarkozy dit que les métiers des Cheminots ne sont plus pénibles. C'est faux. La fin des machines à vapeur ne signifie pas la fin de la pénibilité. 120 000 cheminots travaillent en horaires décalés et la course à la productivité et le stress sont présents comme dans beaucoup d'entreprises du privé. Tous les cheminots qui travaillent en horaires décalés devraient pouvoir partir avant 55 ans. Nous revendiquons le retour aux 37,5 annuités de cotisations pour tous, public et privé !

  • Les Cheminots n'ont pas de meilleures retraites que dans le privé...
En 2006, la pension de retraite moyenne des cheminots était de 1675€ . Dans le privé, elle est de l'ordre de 1713€. A la SNCF, pour pouvoir beneficier d'une retraite à taux plein ( 75% du salaire liquidable) à 55 ans, il faut 37,5 années de cotisations. Compte tenu de l'âge de plus en plus tardif d'entrée à la SNCF, peu de cheminots partent avec une retraite complète. Il faudrait pour cela être entré à la SNCF à 18 ans ! En 2006, les départs en retraite se sont faits avec 33,4 années de cotisations.

  • ...Mais celles du Privé devraient fortement baisser
En 1993, le privé est passé de 37,5 années de cotisations à 40 ans et le calcul de la retraite des 10 meilleures années aux 25 meilleures années. Ce qui aura pour effet, à terme, de faire baisser les pensions du privé de 20% d'ici 2040 !

  • La SNCF cotise davantage que les autres entreprises pour les retraites
Si la Sécurité sociale et les caisse de retraite n'existaient pas, les salariés toucheraient un salaire brut. C'est bien la preuve que les cotisations font partie du salaire. A la SNCF, en échange de salaires plus bas que dans le privé, l'entreprise cotise 12 points de plus que les autres entreprises et les salariés 4 points de moins. Au nom de la concurrence, la direction aimerait bien baisser sa contribution qui n'empêche pourtant pas la SNCF de faire des benefices.

  • Travailler plus longtemps pour toucher moins !
Le Gouverenement dit qu'il veut appliquer aux cheminots la réforme des retraites appliquée à la fonction publique. Aujourd'hui, le mode de calcul de la pension est le suivant :

Pension = (N/37,5) x 75% = % du salaire liquidable ( traitement + PFA + prime de travail )
N = nbre d'années de cotisations.

Demain, si on applique ce qui se passe dans la fonction publique, la durée passe à 40 ans et il faut appliquer une décote par année manquante dont le taux augmente chaque année. D'ici 2015/2020, elle sera de 5% par année manquante dans la limite de 5 ans.
Pension = ((N/40) x 75%) x (1 - 5% x A ) A = nbre d'années manquantes dans la limite de 5 années.

Avec une décote de 5% par année manquante, la retraite serait la suivante en fonction du nombre d'années de cotisations :


Pension en % du salaire liquidable


Avec le régime actuel en partant à 55 ans

Avec le régime fonction publique en partant à 55 ans

Avec le régime fonction publique en partant à 60 ans

Cas d’un agent rentré à 20 ans

70%

49%

75%

Cas d’un agent rentré à 25 ans

60%

42 ,18%

49,2%

Cas d’un agent rentré à 30 ans

50%

35%

42%


Les Chiffres parlent d'eux-mêmes : pour la plupart des cheminots, notamment les plus jeunes, il faudra travailler 5 à 10 ans de plus pour ésperer une retraite équivalente à celle d'aujourd'hui. Sans compter les annonces d'un nouvel allongement des durées de cotisation : 41, 42 ou 45 ans. Plus que jamais, il faut mettre un coup d'arrêt à cette regression sociale .



1 commentaire:

seb a dit…

tout à fait d'accord avec toi, mobilisons nous le 18 octobre ... et les jours suivants et expliquons sans cesse pourquoi cette réforme n'est que démagogie et ne resoud absolument pas le probleme des retraites. Fraternellement Un cheminot SUD-Rail LCR